2E ÉDITION DU CONGRÈS ALLICE : AGIR AUJOURD’HUI ET INNOVER POUR DEMAIN : Cap sur la neutralité carbone et les nouveaux modèles de sobriété

Le programme était pensé autour de deux échelles de temps complémentaires et des nouveaux modèles pour favoriser l’émergence d’une industrie sobre. 

Pour atteindre les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre. Et notre congrès s’est ouvert sur une note d’optimisme : les solutions technologiques existent et sont déjà bien mises en place. Cette vision a été confirmée par la participation d’une dizaine d’industriels, issus d’une grande diversité de secteurs d’activité (Cristal Union, Villeroy et Boch, Novo Nordisk, Arcelor Mittal, Coca Cola European Partners, Solvay, Ciments Hoffmann, Isover, Lactalis, Hennessy, Michelin) qui sont venus présenter des projets concrets, déjà déployés, et avec des résultats tangibles.

Tous s’accordent sur :

• Les principaux leviers à mettre en œuvre rapidement : l’efficacité des procédés, l’intégration d’énergies alternatives à son mix énergétique, l’efficacité matière, la récupération de chaleur, une meilleure gestion des utilités… L’impératif à court terme est désormais de massifier leur déploiement dans nos usines.

Selon le dernier rapport de l’AIE 35 % des réductions d'émissions nécessaires d'ici 2050 proviendront de technologies qui ne sont pas encore disponibles sur le marché. La dynamique d’innovation doit donc encore s’accélérer pour trouver de nouvelles solutions à la fois technologiques et économiques.

De nouveau, le congrès ALLICE a été porteur d’optimisme. L’approche de l’innovation par les industriels a changé : ils sont plus audacieux et les feuilles de route sont désormais souples, laissant la place à des technologies qui émergeront après leur rédaction.

La question de la rentabilité à court terme des projets est également abordée différemment. Il est acquis que décarboner massivement nécessite des investissements importants et les débats portent désormais sur les méthodes pour les financer : comment couvrir les risques des projets ? Quelle approche pour faciliter le développement des start-ups ? Quelle position pour les grands groupes ? Comment passer de la promesse du prototype à la massification d’une technologie accessible ?

Les projets ciblés déployés par les industriels doivent s’inscrire dans une logique de réflexion plus systémique en vue d’atteindre les objectifs de neutralité carbone, mais aussi d’adopter une approche sobre, préservant l’ensemble des ressources de notre planète, y compris l’eau et les matériaux.

Les modèles d’affaires sont réinterrogés pour concilier réindustrialisation, sobriété et neutralité carbone. Les différentes interventions ont souligné que la pérennité de notre industrie est liée à notre capacité à changer de modèle : nous devons passer d’un modèle linéaire à un modèle circulaire et trouver les bons équilibres dans la répartition des ressources, limitées, entre les différents usages. La réussite de cette transformation est conditionnée et portée par l’humain, à différentes échelles :

• D’un point de vue macro-économique une politique de formation plus adaptée est cruciale 

Les industriels font tous face à une pénurie de compétences techniques et scientifiques, susceptible de ralentir leur démarche de décarbonation, alors qu’ils ont besoin d’ingénieurs agiles, capables de bousculer les standards pour faire évoluer les process et dotés d’une plus grande culture collaborative.

• Au sein de chaque entreprise, la question de la décarbonation doit sortir du seul périmètre des directions environnement, RSE et énergie afin d’être traitée dans une vision globale, impliquant les finances, les RH, le marketing… Les dirigeants doivent être moteurs afin de mobiliser l’ensemble de leurs collaborateurs, quelles que soient leurs fonctions.

• Au niveau du secteur de l’industrie et de la recherche, il est incontournable d’améliorer le partage des avancées entre les différents acteurs, de manière trans-sectorielle, mais aussi tout au long de la chaîne de valeur, depuis les universités et les laboratoires, jusqu’aux installateurs, en passant bien sûr par les sites exploitants, les fabricants de solutions, les financeurs, les énergéticiens… Les mondes de la recherche et de l’industrie sont invités à renforcer leurs liens et avancer ensemble avec plus de cohérence. Pourquoi pas, demain, associer quelques industriels aux projets de recherche ou conseils scientifiques des laboratoires et centres de compétences pour recueillir leurs visions des orientations à prendre ?

C’est aussi dans cette logique que se développent les écoparcs industriels : les interventions du port d’Aalborg, ou des acteurs de « Dkarbonation » dans la zone industrialo-portuaire de Dunkerque ont démontré que ces synergies doivent être encouragées et se multiplier.

A l’issue de ces deux jours, la pertinence des missions d’

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